Fatalité, réalité, norme.. ?

Les couples d’aujourd’hui reposent plus que jamais sur l’amour et la bonne entente sexuelle. Pour plus de trois couples sur quatre, cette entente sexuelle est jugée indispensable voire centrale dans leur relation.

Il est connu de tous que lors de la rencontre amoureuse le couple vit un état émotionnel très intense avec un désir de fusion émotionnel et sexuel. Passé cette période de « lune de miel », la fréquence des rapports sexuels et des moments d’intimité aurait tendance inévitablement à s’espacer.

La variation de la fréquence des relations sexuelles serait le problème numéro un du couple car elle est considérée comme le baromètre de la bonne santé du couple.
Et oui… la sexualité dans le couple il n’y a pas que ça… mais il y a ça !
La sexualité dans le couple est considérée comme une valeur sure pour sa durée. A contrario, pas ou trop peu de rapports sexuels peut fragiliser la relation. Ne plus partager de vie intime favorise à la longue le développement de réactions agressives, de frustrations voire de souffrance.

Il y a 1000 raisons de faire l’amour et tout autant de ne pas le faire.

Décalage entre l’envie de l’un et celle de l’autre :

Cette discordance du désir sexuel entre les hommes et les femmes est souvent justifiée par la fausse croyance n° 1 « les hommes ont des besoins sexuels plus importants que les femmes ».

C’est une idée complètement fausse.

Un homme peut tout à fait être abstinent pendant plusieurs semaines, plusieurs mois, plusieurs années, sans qu’aucune anomalie, aucun dysfonctionnement érectile ne survienne.

Le désir sexuel comme les pulsions sexuelles s’expriment simplement de façon différentes et ne sont pas liées au genre des individus. Cela ne balaie pas pour autant le concept même de frustration, mais celui-ci est d’un ordre différent.

« La frustration que l’on peut ressentir lorsque nos désirs sexuels ne sont pas assouvis est psycho-affective. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la masturbation ne la comble pas. Elle peut l’apaiser, temporairement, mais ne viendra jamais remplacer un désir de donner et de recevoir de l’amour, de vivre un moment d’intimité intense avec son ou sa partenaire. »

Alexandra Hubin, Sexothérapeute

Amalgame entre baisse du désir et baisse du sentiment amoureux :

La baisse de désir de son partenaire est souvent interprétée par l’individu comme une diminution de l’envie de lui , plutôt que comme une diminution d’envie tout court.
Il se sent remis en question dans ce qu’il est, et se met à douter des sentiments de son (sa) conjoint(e).

Pression et injonction sociale d’une norme de la fréquence des rapports sexuels :

De nombreuses études annoncent fièrement que la moyenne des rapports sexuels des français est de deux rapports sexuels par semaine.
Selon beaucoup de sexologues dont Philippe Brenot, la réalité des consultations en sexologie s’opposent à ces statistiques.

« Les statistiques concernant la fréquence des rapports sexuels constituent selon moi la donnée la plus fausse de toutes les enquêtes en sexologie.
D’abord parce que les sondés ont toujours tendance à une survalorisation de cet aspect de leur vie. Ensuite parce que l’on constate que les sondages semblent inciter les Français à s’inclure dans la moyenne nationale -située autour de deux rapports hebdomadaires – même si ce n’est pas leur cas. Leur discours ne coïncide d’ailleurs pas avec ce qu’ils disent en cabinet  »

Philippe Brenot, Antropologue Sexologue

Mais quand et pourquoi consulter ?

Les variations quant au désir et la fréquence des rapports sexuels dans le couple sont une réalité. Si tous les couples traversent ou traverseront à un moment ou à un autre ces discordances de désir sexuel, celles-ci ne sonnent pas pour autant le glas de la relation mais elles peuvent mettre le couple sous pression et à la longue l’abimer.

Au-delà de la routine, la fatigue, le travail, la charge mentale… l’ennemi numéro un du couple est la fainéantise. Le désir s’entretient, le couple s’entretient et cela demande de l’énergie.

Les écarts de désir dans le couple sont fréquents et souvent source de mal être. Il est difficile de trouver seul(e) les ressources pour les gérer. La sexothérapie peut vous accompagner et vous aider à retrouver l’harmonie.

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Cette publication a un commentaire

  1. Gael

    Je souscris complètement à cet article, notamment à la réserve de Philippe Brenot sur les statistiques.
    De si nombreux couples viennent nous trouver dans nos cabinets et nous racontent qu’ils ne font plus l’amour depuis des mois, des années…
    La baisse ou la différence de désir représente l’un des principaux motifs de consultation en ce qui me concerne.
    J’ajouterais une interrogation sur les usages des relations sexuelles (notamment lorsque l’un des partenaires les utilise comme moyen de régulation émotionnelle).

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