Il est souvent difficile de séparer désir et excitation sexuelle, deux entités qu’il n’est pas aisé pour certaines femmes de différencier car elles sont très interactives.

Quelques définitions :

Le désir sexuel « est l’énergie psychobiologique qui précède et accompagne l’excitation sexuelle et incite à avoir un comportement sexuel. Il résulte de l’interaction du système neuro-endocrinien qui donne naissance aux pulsions, du processus cognitif qui génère le désir et du processus motivationnel qui induit l’empressement de la conduite sexuelle »1.
C’est ce qui constitue les « mobiles » de toute activité sexuelle volontaire.

L’excitation sexuelle est une sensation subjective. Elle se définit par la montée du plaisir sexuel, accompagnée de modifications physiologiques réflexes (l’érection chez l’homme et la lubrification vaginale chez la femme) suite à une stimulation d’origine psychologique ou physiologique.

En d’autre terme le désir précède et active l’excitation sexuelle mais pas systématiquement ! Le désir peut arriver à tout moment mais aussi ne pas être tout simplement au rendez-vous.

Cela explique bien, par exemple, comment une personne victime d’agression sexuelle, pourrait voir son corps répondre à une certaine excitation sexuelle, ou comment une autre puisse réellement désirer son ou sa partenaire, sans que son corps ne veuille « collaborer » pour autant.

Pour vous aider à différencier désir et excitation sexuelle, vous pouvez vous poser une question simple.

« Où est ce que je situe mon problème ? » Dans la tête ou dans le corps?

  • Si votre réponse est dans le corps, c’est un problème d’excitation sexuelle.
  • Si votre réponse est dans la tête, c’est un problème de désir.

Le trouble du désir est une diminution de l’appétence pour des relations sexuelles qui peut être tantôt isolée,  tantôt associée à d’autres troubles psychosexuels (trouble de l’excitation sexuelle, trouble de l’orgasme).

Prévalence :

16 à 25 % des femmes seraient touchées par ce trouble, sans distinction de tranche d’âge.
C’est l’un des principaux motifs de consultation des femmes en sexologie.

Comment se manifeste-t-il ?

  • Par un manque de désir sexuel, baisse de la motivation,
  • Par des douleurs,
  • Par une aversion sexuelle, un refus de relation sexuelle avec plus ou moins de l’agressivité.

Les causes :

Les déterminants du désir sont complexes, les origines de son trouble sont tout aussi complexes.
Les facilitateurs du désir sexuels sont :

  • Au niveau physiologique les hormones, une bonne hygiène de vie…
  • Au niveau psychologique le sentiment amoureux, l’attachement, le bien-être …

Les inhibiteurs du désir sexuel sont :

  • Au niveau physiologique certains médicaments, des maladies chroniques, la fatigue, des troubles hormonaux,
  • Au niveau psychologique une mauvaise image de soi, une image négative de la sexualité, de l’anxiété, du stress, de la dépression, un traumatisme sexuel, une violence sexuelle, une conjugopathie…

Les conséquences :

  • Un sentiment de culpabilité vis-à-vis du partenaire,
  • Une préoccupation qui va devenir une frustration dans 3 cas sur 4,
  • L’apparition d’un sentiment d’échec dans sa vie sexuelle chez près de la moitié des femmes ressentant une baisse de désir associé à des émotions négatives.

Quelle prise en charge ?

Le désir sexuel est fragile et il suffit souvent de peu pour qu’il s’envole.
Il est d’abord nécessaire de différencier les troubles du désir sexuel (ce qui se passe dans la tête) de ceux liés à l’excitation sexuelle (ce qui se passe dans le corps) et d’en arriver à comprendre comment ces situations problématiques peuvent interagir, se manifester et résulter en d’autres complications.

Les troubles du désir et de l’excitation ont des causes multifactorielles, c’est pourquoi on va être obligé d’agir à plusieurs niveaux.

Votre prise en charge dépendra de l’évaluation des origines de votre trouble et de vos attentes.

1 Ifop :enquête 01/2017 et 2016

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