Pour parler du trouble du plaisir sexuel masculin, il est important de définir ce que sont l’éjaculation et l’orgasme. Ils sont deux événements distincts de la réponse sexuelle masculine mais presque concomitants.
- L’éjaculation est une série d’événements physiologiques aboutissant à l’expulsion du sperme par le méat urétral. Elle comprend deux phases distinctes: l’émission et l’expulsion. L’éjaculation s’accompagne d’une sensation de plaisir : l’orgasme.
- L’orgasme est une expérience subjective que chacun décrit à sa manière et chacun peut vivre différemment d’une relation à l’autre. L’orgasme est déclenché par le cerveau, il est défini comme le paroxysme du plaisir, des sensations de plaisirs intenses associées à des contractions musculaires involontaires, des pics d’activation cardio-vasculaire, une perte de contrôle, un sentiment de bien-être.
Cette sensation de plaisir chez l’homme marque le début de la période dit « réfractaire », période de récupération pendant laquelle un second orgasme ne pourra pas se produire. Cette période peut durer quelques minutes à quelques heures en fonction des individus.
Les différents troubles :
Anéjaculation rétrograde
C’est une éjection de sperme dans la vessie du fait d’un défaut de fermeture d’un sphincter interne du col vésical. La sensation orgasmique est conservée mais souvent amoindrie.
Anéjaculation sans orgasme
il n’y a ni éjaculation ni orgasme (c’est la variante plus sévère de l’éjaculation retardée).
L’orgasme sans éjaculation
(ou dit orgasme « sec »), il est dû à la suppression élective de la phase d’émission de sperme mais avec la conservation des contractions expulsives de la musculature pelvienne.
Éjaculation asthénique
C’est un écoulement de sperme sans expulsion par altération élective des contractions « expulsives » de la musculature pelvienne.
Éjaculation sans orgasme
Anorgasmie, c’est à dire un trouble de l’orgasme.
Tous ces troubles ont été ainsi plus ou moins réunis dans la définition du DSM51.
L’éjaculation retardée ou l’anéjaculation est une difficulté à atteindre l’orgasme dans la plupart des rapports sexuels avec une éjaculation rare ou absente, associée à une souffrance psychologique.
prévalence :
L’éjaculation retardée ou l’anéjaculation est le trouble le moins étudié et est souvent considéré comme le moins fréquent. Pourtant sa prévalence augmente dans les consultations de sexologie.
Les causes :
Elles sont diverses, variées et souvent interactives :
- Des causes organiques : anomalie du canal de Muller, hyperthyroïdie, urétrite, consommation d’alcool et de produits psychoactifs, le vieillissement …
- Des causes psychologiques : l’angoisse de performance, techniques masturbatoires initiales impossible à reproduire avec le (la) partenaire, crainte d’une grossesse non désirée, manque d’éducation et de connaissance de la sexualité, le stress…
Les conséquences :
- Évitement de la sexualité
- Des douleurs
- Baisse de l’estime de soi
- Difficulté relationnelle
- Conjugopathies
La prise en charge
Des solutions existent, qu’elles soient médicales ou non.
La consultation en sexologie va requérir une évaluation précise de la recherche de la (les) cause(s) afin d’orienter et de traiter l’origine.
La sexothérapie va s’axer sur différents points:
- L’éducation à la sexualité (anatomie et physiologie de la réponse sexuelle),
- La réduction de la focalisation de l’obtention de l’éjaculation,
- La communication du patient avec lui-même et avec sa (son) partenaire,
- L’augmentation de l’estime de soi.
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1 Ifop :enquête 01/2017 et 2016